Laura reçoit la bourse Fulbright
Laura reçoit la bourse FulbrightLaura Conde-Canencia du laboratoire LabSTICC de l'Université de Bretagne Sud a reçu la prestigieuse bourse Fulbright de la Commission franco-américaine. Cette bourse va lui permettre notamment de séjourner à l'Université de Californie à Los Angeles au titre de professeure invitée et d’y poursuivre ses recherches sur le stockage de données.
Diplômée de l’Universidad Politécnica de Madrid et Docteur en Electronique de l’IMT Atlantique, Laura Conde-Canencia a rejoint depuis 2007, le laboratoire LabSTICC de l'Université Bretagne Sud. Enseignante-chercheuse en génie électronique, elle enseigne dans le Master Ingénierie des systèmes complexes, et plus précisément sur les communications numériques et signaux aléatoires. Ses travaux portent notamment sur les codes correcteurs d’erreurs par les communications numériques. Il s’agit de protéger l’information dans les systèmes de communication que l’on utilise tous les jours (téléphonie mobile, télévision, radio…) .
Un an en Californie
Laura elle fait partie des 13 lauréats 2017- 2018 qui ont obtenu la prestigieuse bourse de mobilité "Fulbright" délivrée par la Commission franco-américaine. C'est à Paris au sein de l'Hôtel de Talleyrand dans la même salle où les négociations pour le Plan Marshall ont eu lieu qu’elle a reçu cette distinction. Grâce à cette bourse, elle s'est envolée en aout 2017 avec ses deux filles, âgées de 15 et 7 ans pour l'Université de Californie à Los Angeles. Elle y restera un an pour travailler sur les problématiques de stockage de données. Une installation rendue possible par la dotation de 19 000 € délivrée par la bourse et le Congé de Recherche (CRCT) qui lui permet de maintenir son salaire.
Une chercheuse hyper active
Aux côtés de ses activités de recherche, Laura est une femme très active et engagée. Ceinture noire de Taekwondo, elle enseigne cette discipline à Larmor-Plage auprès des enfants et adultes. Présidente d’une association culturelles et sportive consacrées aux danses latino et à Lorient, elle donne aussi des cours de Zumba au lycée Colbert. Autre expérience bénévole, un séjour d’un mois dans une école primaire en Inde réalisé via l’association FSL India en 2008. Un dynamisme qui sans conteste a marqué les membres du jury de la commission. Le programme Fulbright « ne cherche pas seulement des bons chercheurs », précise Laura « mais des personnes ouvertes sur les autres ». Et pour cause, le fondateur, le sénateur « Fulbrigt » a mis en place ce programme en 1946 dans l'espoir qu'au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale les échanges culturels et éducatifs entre pays contribueraient à asseoir durablement la paix.
Ses travaux : le stockage de données
Aux États-Unis, Laura va travailler au sein du laboratoire LORIS, qui est l’un des centres les plus compétitifs et innovateurs dans le domaine du stockage de l'information. Dans ce domaine, depuis quelques années, une petite révolution est en marche avec les nouvelles technologies qui permettent d’améliorer les dispositifs de stockage. Cela touche également à notre vie de tous les jours avec par exemple les mémoires flash (cartes SSD) qui sont dans nos téléphones mobiles, nos appareils photos, nos voitures, nos clés USB…
La mémoire flash a est en train de remplacer à grand pas les disques durs magnétiques qui faisaient parties de tous les PCs il y a peu d’années. Ce type de porte un nom : SSD, qui est un acronyme de l'Anglais Solid State Drive. Cependant, les SSD ont aussi quelques points faibles, les cellules de mémoire flash s'usent au fur et à mesure de leur utilisation. Elles ne retiennent pas les données indéfiniment, ou peuvent devenir inutilisables après un certain nombre de lectures/écritures.
C’est là tout l’enjeu des travaux des travaux de Laura. « Là-bas, je vais appliquer mes connaissances en codage correcteur d’erreurs pour améliorer la fiabilité et la durabilité de cette technologie flash. Pour ça, je vais avoir la chance de travailler aux côtés de Lara Dolecek, qui dirige un des meilleurs laboratoires au monde dans ce domaine ».
Un projet sur l’ADN, le disque dure de demain…
Pour surmonter les limites technologiques des moyens de stockage actuels (capacité limitée, informations altérées sur le long terme), Laura s’intéresse aussi aux propriétés de l’ADN. Il présente des capacités de stockage bien plus importantes que les disques durs actuels. « Cette technologie pourrait par exemple avoir des impacts sur les data center », selon elle. « Des machines de séquencement pourraient lire cet ADN synthétique, ce qui permettrait de réduire la taille des centres qui stockent l’information. ».
Et après ?
De retour en France, Laura souhaiterait continuer à enseigner à l’UBS et poursuivre ses travaux sur ce sujet de recherche « Seulement 2 équipes en Europe se sont intéressées à cette thématique. Je pense que la France doit se positionner. Nous avons d’excellents chercheurs en théorie de l’information. Et pourquoi pas lancer un projet européen avec d’autres experts du domaine. Je pense notamment aux collègues de l’Université de Cambridge et du Centre Européen de Bioinformatique que j’ai eu la chance de rencontrer récemment. »